Pour ce jour particulier j’ai une pensée pour tous ceux qui m’ont précédé le siècle dernier et qui ont participé à me donner ainsi qu’à ma famille, à mes enfants, à tous les européens une vie paisible et sans guerre sur notre vieux continent.
Cette journée a pour moi une couleur, c’est le bleu horizon, la couleur des uniformes des soldats français pendant cette guerre.
En premier lieu, j’ai une pensée pour mon arrière grand-père maternel, Benoît Joseph Deléage né le 30 mai 1979 (matricule 3443), disparu avec tout son régiment le 98ème d’infanterie, enseveli, pulvérisé à Mesnil-les-Urlus dans la Marne le 6 octobre 1915.
La mention militaire du 8 janvier 1916 indique: Mort pour la France, "genre de mort" : tué à l’ennemi, et pour sa médaille militaire " Brave soldat. A été tué glorieusement à son poste de combat le 06 octobre 1915 - Croix de guerre avec étoile de "bronze".
Cela fait froid dans le dos !
J’ai aussi une autre pensée. C'est pour le frère, Jean-Paul Durand, de mon grand père paternel Eugène Maurice (qui était alors trop jeune en 1914 pour aller à la guerre et qui n'a effectué son service militaire qu'après 1919).
Paysan du Périgord, Jean-Paul est parti "faire" la grande guerre en Belgique la fleur au fusil ou le "bleuet"! Lors d’une attaque au mont Kemmel en Belgique, une balle est venue frapper l'une de ses mains et un de ses doigts est parti avec la balle...
Il n’est pas mort sur le terrain, juste "blessé de guerre" et rapatrié avec son invalidité. Il est alors retourné dans sa ferme de Puyloubard en Périgord y vivre sa vie de paysan pendant de très nombreuses années. Elles ont été quand même hantées tous les jours par les images de cette sale guerre qu'il gardait en mémoire.
Je me souviens, petit, l'écouter avec mon frère à Puyloubard: ses "histoires de guerre", sa blessure, l'attaque du « mont Kemmel », son retour à la ferme… Il parait qu’aujourd’hui seulement 11% des jeunes français savent pourquoi il y a une commémoration le 11 novembre!
J’ai visité il y a déjà longtemps, pour mieux comprendre cette époque, la reconstitution du wagon où fut signé l'armistice près de Compiègne ( l'original a été détruit au début de la seconde guerre mondiale par les allemands après la capitulation française!), l’est de la France, Verdun, la tranchée des baïonnettes, le fort de Vaux, le fort de Douaumont et son ossuaire (130 000 soldats inconnus, français, allemands, anglais, africains et français d'Afrique et des territoires d'outre-mer, australiens... y reposent).
Pour moi le 11 novembre a un sens profond et j'ai le devoir de mémoire que m'a transmis mon père, résistant lors de la seconde guerre mondiale.
L'Europe pacifiée d'aujourd'hui où s'épanouissent nos enfants est le plus beau cadeau que nous ont laissé nos aînés en donnant leur vie pour beaucoup d'entre-eux.
Cette semaine, la "correspondante" allemande d'une de mes filles était ici dans notre maison pour la semaine, c'est une réelle grande joie pour toute la famille. Comment ne pas être "européen" après ces 3 guerres ( 1870, 1914, 1940 ) qui ont ruiné presque toutes les familles dans le monde? Arrêtons le massacre.
Jean-Luc